Angoulême célèbre son 50e rendez-vous international de la bande dessinée. et fait la part belle, cette année encore, aux mangas.
Angoulême : un demi-siècle de bandes dessinées....du jeudi 26 au dimanche 29 janvier 2023
Le premier salon, qui n'était pas encore un festival international de la bande dessinée, s’est tenu en janvier 1974. L’affiche était signée par Hugo Pratt, le dessinateur italien, créateur de Corto Maltese, l’aventurier romantique qui animait depuis quatre ans les pages du magazine PIF. L’école européenne, voire franco-belge, régnait sans partage sur le 9e art hexagonal.
A l'Est, du nouveau
Sans abdiquer, cette BD-là doit désormais partager les rayonnages des librairies avec les BD asiatiques. Selon les derniers comptes de l’institut GFK, 48 millions de mangas ont été vendus en France en 2022. Globalement, une BD sur deux achetées en France est un manga.
On les retrouve à Angoulême
L’une des stars d’Angoulême cette année sera le dessinateur Ryoichi Ikegami, bientôt 80 ans. Spécialiste des corps sculpturaux, Ikegami a brillé dans des séries comme Sanctuary ou Crying Freeman. Angoulême accueille aussi Junji Ito, un des maîtres de l’horreur. Enfin, la grande exposition qui va attirer toute les fans de mangas, c’est L’Attaque des Titans, de l’ombre à la lumière. Elle met en scène l’œuvre de Hajime Isayama : décors d’inspiration médiévale, colosses anthropophages, scènes d’action aériennes, chorégraphies martiales.
Pour les lecteurs plus classiques, de l’ancien, mais du bon
Une exposition est consacrée au travail de Philippe Druillet et à ses planches à la démesure baroque. Une autre exposition honore la scénariste Marguerite Abouet, qui raconte les aventures ivoiriennes d’Aya de Yopougon, et une autre, Julie Doucet, la québécoise couronnée par le Grand prix de la ville d’Angoulême l’an dernier.
Le grand prix, cette année ?
Ils sont trois… ou plutôt elles sont deux + un homme encore en lice. L’ensemble de la profession doit choisir entre la française Catherine Meurisse, l’américaine Alison Bechdel et Riad Sattouf, la star de la BD francophone des années 2020 avec L’Arabe du futur et Les Cahiers d’Esther. Comme quoi, résolument modernisée, la bd franco-belge résiste encore et toujours !
ANGOULEME et la BD
Porté par le rayonnement du Festival international de la bande dessinée, le territoire angoumoisin vit au rythme de la bande dessinée depuis des années.
La BD et Angoulême, presque 50 ans d’histoire partagée
42 000 habitants intra muros, 141 000 environ pour la communauté d’agglomération… Ce n’est pas à la taille que se mesure la dynamique d’un territoire. L’histoire croisée d’Angoulême et de la bande dessinée s’écrit depuis la création du festival en 1974, qui participe à inscrire cette discipline parmi les arts majeurs. L’ADN BD de la ville se lit jusque sur ses murs et dans son mobilier urbain : monuments, boîtes aux lettres, bus, statues… Les rues se parent des images des plus grands bédéistes et la mairie a même développé une application dédiée, permettant de géolocaliser les œuvres.
En choisissant Angoulême parmi les "villes créatives" mondiales en 2019, l’Unesco a confirmé l’importance du 9e art et couronné 45 ans de travail de fond mené sur le territoire pour valoriser et professionnaliser la bande dessinée. Cette reconnaissance est le fruit d’actions concertées entre tous les opérateurs et institutions, en impliquant également les auteurs locaux. Un rayonnement qui ouvre des champs d’exploration encore insoupçonnés mais très stimulants pour une ville qui joue maintenant dans la cour des grands.
En réalité, le territoire a su depuis de nombreuses années créer une dynamique économique et créative qui a fait d’Angoulême et de son territoire une "
capitale de l’image" attractive, alliant campus dédié à la création artistique et à l’image, accompagnement des entreprises et des créateurs. Grâce à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, l’École européenne supérieure de l’image et le Pôle image Magelis regroupés au sein d’un quartier rénové, aujourd’hui, près de 260 auteurs et illustrateurs résident à Angoulême et cette initiative a créé au cours des vingt dernières années près de 1500 emplois équivalent temps plein au sein de 90 entreprises (TPE et PME) productrices de contenus culturels (séries TV ou de longs métrages, éditeurs de livres et spécialistes de la communication, du son et de la musique) – implantées sur le bassin angoumoisin." Une dynamique qui se poursuit aujourd’hui à travers la création de tiers-lieux et qui trouvera également un nouveau souffle à l’international.
Pour une belle visite et peut-être raviver les souvenirs d'enfance....le musée de la BD est maintenant installé depuis 2009 dans des anciens chais sur la rive droite de la Charente au pied de la ville.
Découvrez ou redécouvrez l’histoire de la bande dessinée à travers l’exposition permanente du musée de la bande dessinée, mettant en scène une collection unique en Europe.